Ac 12, 24-25; 13, 1-5
L'Esprit Saint et la communauté envoient Barnabé et Paul en mission
"La parole de Dieu était féconde et se multipliait. Barnabé et
Saul, ayant accompli leur service en faveur de Jérusalem, s'en retournèrent à
Antioche, en prenant avec eux Jean surnommé Marc. Or il y avait dans cette
Église d'Antioche des prophètes et des hommes chargés d'enseigner : Barnabé,
Syméon surnommé Niger, Lucius de Cyrène, Manahène, ami d'enfance du prince
Hérode, et Saul. Un jour qu'ils célébraient le culte du Seigneur et qu'ils
observaient un jeûne, l'Esprit
Saint leur dit : « Détachez pour moi Barnabé et
Saul en vue de l' œuvre à laquelle je les ai appelés. » Alors, après avoir jeûné
et prié, et leur avoir imposé les mains, ils les laissèrent partir. Quant à eux,
ainsi envoyés en mission par le Saint-Esprit, ils descendirent jusqu'à Séleucie,
et de là prirent un bateau pour l'île de Chypre ; arrivés à Salamine, ils
annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues. Ils avaient Jean-Marc pour
les seconder".

26. L'Esprit
incite le groupe des croyants à se constituer en «communauté», en Église. Après
la première annonce de Pierre, le jour de la Pentecôte, et les conversions qui
ont suivi, la première communauté se forme (cf. Ac 2, 42-47; 4, 32-35).
L'un des objectifs
centraux de la mission, en effet, est de réunir le peuple pour écouter l’Évangile, pour la communion fraternelle, pour la prière et l'Eucharistie. Vivre
la «communion fraternelle» (koinonia), cela signifie n'avoir «qu'un cœur
et qu'une âme» (Ac 4, 32), en instaurant la communion à tous les points
de vue: humain, spirituel et matériel. De fait, la vraie communauté chrétienne
s'engage à distribuer les biens terrestres pour qu'il n'y ait pas d'indigents
et pour que tous puissent avoir accès à ces biens «selon les besoins de chacun»
(Ac 2, 45; 4, 35). Les premières communautés, où régnaient «l'allégresse
et la simplicité de cœur» (Ac 2, 46), étaient dynamiques, ouvertes et
missionnaires: elles «avaient la faveur de tout le peuple» (Ac 2, 47).
Avant même d'être une action, la mission est un témoignage et un rayonnement34.
27. Les Actes montrent que la mission, qui
s'adresse d'abord à Israël puis aux nations, se développe à différents niveaux.
C'est d'abord le groupe des Douze qui, comme un seul corps conduit par Pierre, proclame
la Bonne Nouvelle. Puis, c'est la communauté des croyants qui, par sa manière
de vivre et d'agir, porte témoignage au Seigneur et convertit les païens (cf. Ac
2, 46-47). Il y a encore les envoyés spéciaux qui annoncent l’Évangile. Ainsi,
la communauté chrétienne d'Antioche envoie ses membres en mission: après avoir
jeûné, prié et célébré l'Eucharistie; elle se rend compte que l'Esprit a choisi
Paul et Barnabé pour être envoyés en mission (cf. Ac 13, 1-4). A ses
origines, la mission est donc considérée comme un devoir communautaire et une
responsabilité de l'Eglise locale qui a besoin précisément de « missionnaires »
pour avancer vers de nouvelles frontières. A côté de ces envoyés, il y en avait
d'autres qui témoignaient spontanément de la nouveauté qui avait transformé
leur vie; ils reliaient alors les communautés en voie de constitution à l’Église apostolique.
La lecture des Actes nous fait comprendre que, au
commencement de l’Église, la mission ad gentes, tout en disposant de
missionnaires « à vie » qui s'y consacraient en vertu d'une vocation
particulière, était en réalité considérée comme le fruit normal de la vie
chrétienne, l'engagement de tout croyant par le témoignage personnel et par
l'annonce explicite lorsqu'elle était possible.
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