Le pape François
canonisera le dimanche 27 avril, jour de la Divine Miséricorde et en présence du pape émérite Benoît XVI,
deux de ses prédécesseurs Jean XXIII et Jean-Paul II.
Avec Jean XXIII (1958-1963), le pape qui a convoqué
le Concile, il confirme Vatican II comme socle de l'Église. Et pour Jean-Paul II
(1978-2005), qui fut pape durant 27 ans, il consacre une personnalité au destin
hors du commun, à laquelle toute une génération de catholiques s'est
identifiée.
Jusqu’à trois millions de fidèles du monde entier, et des représentants de très
nombreux gouvernements, sont attendus à Rome pour participer à cette
célébration.
C'est pour nous aussi l'occasion de découvrir qui était le pape Jean XXIII surnommé le "bon pape".
Né en 1881 en Italie dans une famille
modeste de paysans de Bergame, il entend très tôt l’appel à devenir prêtre.
Dans son ministère de prêtre, ses qualités relationnelles sont assez
vite remarquées ; à l’âge de 40 ans, il est envoyé en Bulgarie, pays à
majorité orthodoxe, comme visiteur apostolique.
A l’époque, l’œcuménisme n’était pas
encore développé, les relations entre catholiques et orthodoxes n’étaient pas
faciles, mais celui qui s’appelait alors Mgr Angelo Roncalli s’en tire avec
beaucoup de finesse.
Au bout d’une dizaine d’années, le pape le nomme
délégué apostolique en Turquie ! Cette fois, c’est à la fois les
orthodoxes et les musulmans qu’il va rencontrer ! En 1944 il devient nonce
apostolique à Paris ; c’est un des postes les plus prestigieux de la
diplomatie vaticane.
Ce nonce pas tout à fait comme les autres écrit
dans son Journal intime : « Je laisse à d’autres les excès de
la finesse et de la prétendue habileté diplomatique, et je continue de me
contenter de ma bonhomie et de ma simplicité de pensée, de parole et de
comportement. En somme, les choses tournent toujours à l’avantage de celui qui
reste fidèle à la doctrine et aux exemples du Seigneur. »
Encore une dizaine d’années après, le pape Pie XII
le nomme patriarche de Venise. Son goût pour la pastorale se déploie
dans ce diocèse. Il sait se faire proche de tous, des grands de ce monde
comme des petites gens.
Le 9 octobre 1958, Pie XII meurt. Le cardinal
Roncalli arrive à Rome avec les autres cardinaux pour le Conclave. On ne sait
pas ce qui va se passer, aucune personnalité incontestable ne domine…
Lorsqu’il est élu
pape le 28 octobre 1958, personne n’attend du cardinal Angelo Roncalli, qui
prend le nom de Jean XXIII, autre chose que d’assurer un pontificat de
transition. Après le très long pontificat (1939-1958) de son prédécesseur Pie
XII, l’Église pense devoir « souffler » quelques temps, avant de
reprendre un cap sous l’égide d’un nouveau pape.
De plus, le
cardinal Roncalli, jusqu’alors patriarche de Venise, est âgé de 77 ans. Il est
perçu par les autres cardinaux comme un vieil homme débonnaire et peu
charismatique.
Moins de trois
mois après son élection, Jean XXIII annonce la convocation du
Concile Vatican II, pour « discerner les signes des
temps ». Le nouveau pape a connu, en tant que nonce apostolique, la
Bulgarie orthodoxe, la Turquie tiraillée entre laïcité et islam, et la
France catholique et sécularisée du général De Gaulle. Il sent une nécessité
pour l’Église de renouer avec le reste du monde.
Outre le Concile,
Jean XXIII annonce le même jour un synode pour le diocèse de Rome, ce
qui n’est plus arrivé depuis six siècles, et une réforme du droit canonique.
Auparavant, il avait déjà créé la surprise en nommant de nouveaux cardinaux, un
mois et demi seulement après son couronnement.
Sur le plan
politique, il est l’artisan du dégel des relations entre le Saint-Siège et
l’URSS. En 1963, il est nommé homme de l’année par Time Magazine.
Jean XXIII œuvre
pour le rapprochement des chrétiens : il crée le Secrétariat pour l’unité des
chrétiens en 1960, et reçoit le primat de l’église anglicane, une première dans
l’histoire de l’Église. En 1963, il élargit encore son message en adressant
l’encyclique Pacem in Terris (La paix sur la Terre) à « tous le hommes
de bonne volonté ».
Lorsqu’il décède,
le 3 juin 1963, d’un cancer de l’estomac, le « pape de transition »
laisse derrière lui un Concile, que son successeur Paul VI mènera à bien, huit
encycliques, et une Église prête à prendre un tournant majeur. Son influence
dépasse largement ses propres frontières. Comme le résuma à l’époque le général
De Gaulle, « on ne change pas la prière d’un milliard d’hommes
sans toucher à l’équilibre de toute la planète ».
"Nous ne sommes pas sur terre dans le but de monter la garde sur les tombes des apôtres, des saints et des héros, mais pour marcher sur leurs traces."
Jean XXIII
Source :
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