Le samedi 5 juillet, le pape François était en visite dans la province
italienne du Molise et s’est rendu dans la ville d’Isernia, ville natale du
saint pape Célestin V. Celui-ci a été élu pape précisément le 5 juillet 1294,
il y a 720 ans jour pour jour. Il était un natif d’Isernia et célèbre pour sa sainteté, mais
plus encore pour son geste qui, dit-on, aurait inspiré Benoît XVI : Célestin V,
fut en effet, le premier pape de l’Eglise catholique ayant renoncé à sa charge.
Voici un extrait du
discours du pape François :
"Une idée forte m’a frappé en pensant à l’héritage de saint Célestin V.
Comme saint François d’Assise, il a eu un très grand sens de la miséricorde de
Dieu, et du fait que la miséricorde de Dieu renouvelle le monde.
Pietro del Morrone,
comme François d’Assise, connaissait bien la société de leur temps, avec ses
grandes pauvreté. Ils étaient très proches des gens, du peuple. Ils avaient la
même compassion que Jésus à l’égard des nombreuses personnes lasses ou
opprimées ; mais ils ne se limitaient pas à dispenser de bons conseils, ou de
pieuses consolations. Ce sont eux qui les premiers ont fait un choix de vie à
contre-courant, ils ont choisi de se remettre à la Providence du Père, non
seulement comme ascèse personnelle, mais comme témoignage prophétique d’une Paternité
et d’une fraternité, qui sont le message de l’Evangile de Jésus Christ.
Et je suis toujours
frappé qu’avec cette grande compassion à l’égard des personnes, ces saints
aient ressenti le besoin de donner au peuple la chose la plus grande, la
richesse la plus grande: la
miséricorde du Père, le pardon. «Pardonne-nous nos offenses, comme nous
pardonnons nous aussi à ceux qui nous ont offensés». Dans ces mots du Notre Père se trouve tout un projet de vie fondé
sur la miséricorde. La miséricorde, l’indulgence, la rémission des péchés,
n’est pas seulement quelque chose qui a rapport avec la dévotion, d’intime, un
palliatif spirituel, une sorte d’huile qui nous aide à être plus doux, plus
bons, non. C’est la prophétie
d’un monde nouveau : la miséricorde est la prophétie d’un monde nouveau,
dans lequel les biens de la terre et du travail sont distribués équitablement
et où personne n’est privé du nécessaire, car la solidarité et le partage sont
la conséquence concrète de la fraternité. Ces deux saints ont donné l’exemple.
Ils savaient que, en tant que clercs — l’un était diacre, l’autre évêque,
Evêque de Rome —, en tant que clercs, tous les deux devaient donner l’exemple
de la pauvreté, de la miséricorde et du dépouillement total d’eux-mêmes.
Voilà alors le sens
d’une nouvelle citoyenneté, que nous ressentons profondément ici, sur cette
place devant la cathédrale, d’où nous parle la mémoire de saint Pietro del
Morrone, Célestin V. Voilà le sens très actuel de l’Année jubilaire, de cette
année jubilaire célestienne, que je déclare ouverte à partir de ce moment, et
au cours de laquelle sera ouverte pour tous la porte de la Divine Miséricorde.
Ce n’est pas une fuite, ce n’est pas une évasion de la réalité et de ses
problèmes, c’est la réponse qui nous vient de l’Evangile : l’amour comme force de purification des consciences, force de renouvellement des relations sociales, force d’invention pour une économie différente, qui
place au centre la personne, le travail, la famille, plutôt que l’argent et le
profit."
Sources :
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