Catherine Labouré est née le 2
mai 1806 dans un village de Bourgogne, Fain-les-Moutiers. Elle est la huitième
de dix enfants de Pierre et Madeleine Labouré, propriétaires fermiers. La mort
de Madeleine, à 46 ans, plonge la famille dans le deuil. La servante qui
s’apprête à entrer dans la grande salle commune de la riche ferme Labouré
s’arrête, émue, sur le seuil : la petite Catherine, juchée sur un tabouret pour
mieux atteindre la statue de la Sainte Vierge, et se croyant seule, l’entoure
de ses bras et la serre sur son cœur avec amour et dit: « Maintenant, tu
seras ma maman ». Elle a 9 ans, sa maman vient de mourir et
instinctivement, totalement, elle se réfugie en Marie, Celle dont le Christ
lui-même a dit au Golgotha : « Voici ta
mère ».
Catherine Labouré est la paysanne
choisie pour être, du fond de son couvent des filles de la Charité, rue du Bac,
à Paris, messagère secrète de la Mère de Dieu. Tout particulièrement en juillet
1830 pendant les émeutes qui mirent fin à la Restauration, puis en 1848, lors
du soulèvement de la Commune de Paris et des journées sanglantes qu’il
occasionna.
C’est le 21 avril 1830, Catherine
entre, à 24 ans, chez les filles de la Charité, à Paris, rue du Bac. Physiquement,
ce qui domine en elle, c’est la vigueur : grande de taille, large de hanches,
une force presque virile dans les traits du visage, elle en impose, bien que le
bleu de son regard et la douceur qui en émane révèlent en contraste une
fontaine de tendresse maternelle. Il est incontestable, quand on analyse la
jeunesse de Catherine, de voir que la Providence s’est attachée avant tout à
former sa volonté et son sens des responsabilités mais, dans une discrétion
préfigurant le caractère de la mission qui va maintenant être confiée à la
religieuse, une mission à la fois cachée et de premier plan pour l’histoire
sainte et le bien commun de la France et du monde.
En ce sens, on ne peut s’empêcher
d’évoquer ici Marthe, de Chateauneuf-de-Galaure…
Entre 1830 et 1831, sœur Labouré recevra, au cours de trois visions de
la Sainte Vierge, la révélation de sa mission
Arrivée rue du Bac quelques jours
avant le retour des reliques de Vincent de Paul à la maison mère, le désir de
la postulante est grand de voir se relever les deux familles vincentiennes des
lazaristes et des filles de la Charité décimées sous la Révolution. La
coïncidence du retour des reliques avec son entrée semble bien en être
l’heureux présage… C’est en ces jours d’ailleurs que le cœur de Vincent de Paul
lui apparaît pour lui annoncer que ce désir sera bel et bien exaucé malgré les
tourmentes historiques à venir, dont ses prêtres et ses religieuses vont être
protégées.
La jeune religieuse novice verra, pendant le
temps de son noviciat, lors de chaque consécration, la présence réelle du
Christ dans l’hostie, sans que jamais personne autour d’elle ne s’en doute –son
confesseur excepté-, qui lui ordonne de « chasser ces imaginations ». Catherine
obéit.
"Cette nuit même je
verrai la Sainte Vierge"
Du moins, elle essaie, avec
peine, car bientôt, le Ciel s’ouvre à nouveau, en la vigile de la fête de saint
Vincent, le 18 juillet 1830 :« Je me suis
couchée avec cette pensée que cette nuit même je verrais ma bonne Mère Il y
avait si longtemps que je désirais la voir ». Trop prétentieux cet autre
désir de Sœur Labouré ? Pour des cœurs à mesure restreinte peut-être, pour la
Mère de Dieu, non : elle vient en personne, en cette même soirée, rendre visite
à celle qui croit en son cœur maternel, la fait réveiller par un ange, conduire
à la chapelle tout illuminée pour la circonstance –sans doute par d’autres
anges- et là pendant près d’une heure et demie, en ce milieu de la nuit, Marie
s’entretient avec Catherine agenouillée devant elle, les mains posées sur les
genoux de la Vierge qui s’est assise...
« Mon enfant, le Bon Dieu veut vous charger d’une mission » dit Marie ; «
Vous serez inspirée dans vos oraisons ; rendez-en compte ». « Les malheurs viendront fondre sur la France
(…). Mais venez au pied de cet autel. Là, les grâces seront répandues sur
toutes les personnes qui le demanderont avec confiance et ferveur ». La
Sainte Vierge déplore les abus auxquels se laissent aller nombre de communautés
où les règles ne sont plus observées, puis revient sur le sort du pays : « La protection de Dieu est toujours là d’une
manière toute particulière et saint Vincent protégera la communauté. Mais je serai moi-même avec vous ». Ce ne sera qu’après les émeutes des 27,28 et 29
juillet 1830 (les Trois Glorieuses) qui vont mettre fin au règne de Charles X,
que le confesseur de Catherine commencera, au vu des événements, à la prendre
au sérieux.
Le 27 novembre 1830, deuxième
apparition : la Vierge ouvre les bras, de ses mains sortent des rayons
lumineux. « Ces rayons sont le symbole
des grâces que Marie obtient aux hommes », dit une voix. Aux hommes qui les
demandent…car, au cours de la troisième et dernière apparition, en décembre de
la même année, Marie précise à propos de certains rayons qui restent ternes en
jaillissant de ses doigts : « Ce sont les
grâces que l’on oublie de me demander ». Cette profusion de grâces
découlait « avec plus d’abondance sur une
partie du globe qui se trouvait aux pieds de Marie ; et cette partie
privilégiée, c’était la France ». Une médaille miraculeuse est demandée par
la Vierge Marie Un mois plus tard, le 30 janvier 1831, Catherine prononce ses
vœux et revêt l’habit des filles de Saint Vincent. Seul son confesseur connaît
son secret car la Sainte Vierge lui a demandé de garder l’anonymat jusqu’à la
fin. Marie a demandé aussi la frappe d’une médaille représentant la deuxième
vision et portant ces mots : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous
qui avons recours à vous ».
En quelques années, ces médailles réalisées
en 1832, vont faire tant de miracles (guérisons, conversions)- le curé d’Ars
lui-même vient de mettre sa paroisse sous le patronage de cette médaille de
Marie- que très vite on la nomme la médaille miraculeuse. Le choléra éclate à
Paris : on en distribue des milliers ; en Italie, c’est la « Vierge de la médaille » qui va
convertir Alphonse Ratisbonne ; dans le monde entier, on en distribue déjà des
millions moins de dix ans après les apparitions.
Une vie humble et rayonnante
Jamais Sœur Catherine ne sera
gratifiée de titres ni de fonctions honorifiques quelconques dans sa
communauté, qu’elle qu’ait été pourtant sa compétence. On lui demandera de
passer sous les ordres de sœurs beaucoup plus jeunes et moins expertes qui
recevront des titres qu’avec les mêmes fonctions elle-même n’aura pas eus. Mais
ces considérations sont au-dessous de sa mesure : Catherine approuvera et
appuiera toujours la ferveur et le dynamisme rénovateur des jeunes arrivées. Et
celles-ci la recherchent pour sa sagesse rayonnante.
Catherine Labouré s’éteint le 31
décembre 1876, au terme d’une vie qui correspond à une immense vocation d’amour
pour son pays, mais aussi d’un amour universel. Pendant le demi-siècle qu’elle
a passé cachée au couvent, la France chrétienne pétrifiée à force de tiédeur,
d’ignorance et de démissions successives, sera réchauffée en son cœur par la
profusion même de la tendresse de Dieu : "Là où le péché abonde, la grâce surabonde".
La Vierge Marie est patronne principale de la France. Elle s’en est souvenue à travers le désir ardent de Catherine Labouré. Cette dernière sera canonisée le 27 juillet 1947, par Pie XII.
La Vierge Marie est patronne principale de la France. Elle s’en est souvenue à travers le désir ardent de Catherine Labouré. Cette dernière sera canonisée le 27 juillet 1947, par Pie XII.
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