Voilà certainement la page d’Evangile qui a suscité le plus de vocations religieuses à travers vingt siècles de christianisme. Oui, à qui il a été donné de croiser le Christ sur la route d’Emmaüs ou d’ailleurs, et de sentir son coeur devenir tout brûlant en le reconnaissant, Lui, vivant et annoncé par toutes les Ecritures, le chemin du retour ne sera jamais plus le même. Mais avant le chemin du retour, il y a cette demande pressante au Seigneur :
« Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. »
Quand un coeur a brûlé de sa présence, il ne veut plus se séparer de Lui. On ressent confusément que la nuit va tomber, que pareille illumination de l’âme ne va pas durer sans épreuves. Le jour va baisser. L’âme le supplie de rester avec elle ! Le Seigneur est généreux, il se laisse aimer et donne en retour, et même par avance, sans mesure.
Et puis vient le moment où « Il disparaît à notre regard ». Que faire alors ? Observons la sagesse des disciples d’Emmaüs : À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ne pas rester seul après avoir rencontré le Christ vivant ! Aller rejoindre ceux qui le connaissent déjà, témoigner et recevoir en retour le témoignage de leur propre foi pour être conforté dans la sienne. Célébrer ensemble, perpétuer la fraction du pain que le Christ a montrée le soir du Jeudi saint et dans ses apparitions à ses disciples après la Pâque.
Où t’es-tu caché, Ami,
me laissant gémissante ?
Comme le cerf tu as fui,
après m’avoir blessée.
Criant je t’ai suivi, tu étais parti !
Tel était le cri de l’âme de saint Jean de la Croix, touché par la fulgurance de la Présence du Fils bien-aimé, et abandonné ensuite à l’amertume d’un quotidien sans relief.
Ne pas rester seul.
Rejoindre les disciples et prier, célébrer avec eux. Dans l’attente du retour du Bien-Aimé.
Source : http://www.histoiredunefoi.fr/partages/417-notre-coeur-netait-il-pas-brulant-en-nous-luc-24-32
Cet article n'a pas encore été commenté ...
Enregistrer un commentaire
>> Comment faire ? Besoin d'aide : -cliquez ici-